Confidence pour confidence...

Les filles...

J'ai beaucoup réfléchie avant de publier cet article.
Comme vous le savez, je suis au régime. Seulement certaines circonstances expliquent pourquoi la réussite de ce régime me tient tellement à cœur. C'est un projet primordial et je vais essayer de vous expliquer pourquoi.

Actuellement je suis étudiante en faculté de droit. J'aime le droit, ça me plait. Je prend bientôt 21 ans. Je vis toujours chez mes parents. J'ai un et une meilleure amie, ils sont tous les deux exceptionnels. Une vie ordinaire, plutôt chanceuse et bien entourée.

Mes problèmes de poids ont toujours rythmés ma vie, de l'enfance a l'adolescence.
A l'école primaire j'ai toujours eu le rôle de la petite "boulotte rigolote". J'avais beaucoup d'amis mais jamais d "amoureux" contrairement a mes copines. J'étais la petite grosse que personne ne choisissait pour les séances de sport. J'étais celle que l'on regardait manger au gouter, toujours avec ce regard qui voulait dire " Regarde, elle mange encore celle-la" A croire que les enfants en surpoids n'ont pas le droit d'avoir faim.
Le pire, c'est que le collège n'a rien arrangé. Il fallait s'en douter. Cette image de la "petite grosse" m'a suivie. Les années passaient et c'était de plus en plus difficiles. Mes copines parlaient quotidiennement de leurs flirts, de leurs nouveaux vêtements, de leurs coiffures, maquillages et j'en passe. Moi, je pouvais me maquiller et me coiffer pendant une heure, rien ne se voyait, car c'est bien connu, a cet age, une grosse doit rester moche malgré ses efforts. Je ne partais jamais avec elles faire les boutiques, les voir acheter des vêtements taille 36 voir 34 devant moi été une véritable torture. Je me cachais au moindre appareil photo qui pointait le bout de son objectif. Je ne posséde donc aucune photo de mes amies d'enfance. Un très gros regret.
En réalité, je passais mon temps à ignorer le malaise que mes kilos me procuraient et pourtant, ce malaise était bien présent et surtout humiliant.

Mon arrivée au lycée m'a offert la chance d'avoir mon premier chéri. Un musicien de terminale, faisant parti du groupe du lycée, avec moi cette petite seconde fraichement débarquée. J'étais fière vous vous en doutez. Il m'a redonné de cette façon confiance en moi. Je me sentais mieux, bien que mes kilos soient toujours présent et bien accrochés. Je m'affirmais quand même nettement plus et me trouvait même quelques atouts que d'autre ne semblait pas avoir.
En terminale, pour ma santé et en vue de mes études supérieures qui arrivaient à grand pas, j'ai fait le choix de commencer un régime. Je voulais me sentir heureuse et en confiance avec mon image. Retrouver un dynamisme. Mes repas s'élaboraient autour de légumes et fruits la plupart du temps. Pourtant, j'ai débutée mon régime en mangeant équilibré. Certes, je diminuais énormément les doses mais je trouvais que ça me convenait comme cela. Au départ, je ne voulais pas me peser. Je connaissais mon poids mais je ne voulais pas me décourager si dès le départ je ne perdais rien.
Je me suis pesée au bout de 3 semaines. Mon frêre durant un repas m'avait trouvé affinée et m'avait poussé à prendre la balance. Le résultat tombe et la surprise : Moins 10 kilos.
Je ne vous le cache pas, j'étais fière, un sourire énorme ne m'a pas quitté de la journée. Ce nouveau corps me plaisait parfaitement.
L'été approchant, j'ai continuée mon régime. Je me suis dit " Cette année la plage tu y auras le droit aussi !".
J'ai fait du sport, pas énormément mais quand même. Je sortais chaque soir, je m'occupais au maximum, je sautais des repas, je mangeais peu, bref...
J'ai "décollée" comme on aime dire.

Seulement, la roue tourne.

Deux mois et demi plus tard, le résultat est tombé. Sans m'en apercevoir j'avais perdu 36 kilos.

Je pesais désormais 44 kilos pour 1m69. Je me trouvais plutôt bien, peut-être même un peu grosse. Je ne me sentais pas malade du tout. Je trouvais que des personnes qui mangeaient trop été des personnes qui se négligés. Je trouvais que les mannequins étaient pour la plupart normal, pas maigre, voir grosse pour certaine.
J'avais une vision complétement déformée et le pire, c'est que j'étais fière de tout cela.

Ce qui m'a fait réagir au bout de plusieurs mois d'anorexie, car oui c'était bel et bien de l'anorexie ( j'ai du mettre plus d'un an à le reconnaitre), c'est le regard de mon entourage. - Ma tante que j'ai croisée en ville, qui ne m'a pas reconnue avant que je lui dise comment je m'appelle, je l'avais vue 4 mois auparavant.
- Des connaissances qui demandaient à mes parents  si je n'étais pas atteinte d'une maladie grave (cancer).
- Des petits malins qui me comparaient au ressortisants des camps d'exterminations nazis.
- Ma mère qui pleurait en cachette le matin parce qu'elle venait de m'apercevoir m'habillant. Mon squelette la choquait et comprenait pourquoi je portais en général trois pulls.
- Chaque mouvement me faisait craquer les os.
- Je vivais avec 6 de tension en permanence, j'étais menacée d'arrêt cardiaque.
- Je suis restée allongée des semaines parce que je ne pouvais plus marcher.
- En pantalon, mes hanches ressortaient tellement que le frottement de mon jean me faisait saigner.
- Une perte d'audition véritable.
- Les vendeuses qui demandaient à ma mère de m'emmener dans le rayon enfant pour trouver quelque chose à ma taille.
- et le pire dans tout ça... Le diagnostic de ma stérilité.

Et oui a 18 ans je suis devenue stérile.
Suite au décès d'un enfant, j'ai toujours voulu être mère. C'est pourquoi, cette nouvelle a été une véritable tragédie.
Deux solutions ce sont présentées a moi: la première était de rester anorexique et de faire de ma stérilité une fatalité. La deuxième était de suivre un traitement qui allait me faire reprendre énormément de poids en très peu de temps et qui par miracle me redonnerait peut-être ma fécondité.

J'ai donc pris la deuxième solution. J'ai repris du poids très vite. En 1 an, il n'y avait plus aucune trace de mon anorexie. J'ai acceptée mon corps petit a petit et par miracle, mon problème de stérilité c'est résolu.

Moralement ce fut très difficile. J'avais un corps que je détestais. Je me sentais mal dans ma peau. J'ai accumulé les rencontres avec des hommes tous plus manipulateurs les uns que les autres. Mon malaise vis a vis du surpoids était revenu de plus bel. Je ne voulais qu'une chose, être heureuse et épanouie en amour parce que j'étais persuadée que cela me donnerait la force de me reprendre en main sainement.

J'ai rencontrée X. Un mec génial. Rêveur, passionné et passionnant. Il était photographe et nous nous sommes rencontré grâce à un projet photo. Chaque jour il me redonnait confiance mais moi je ne voulais pas me lancer, la peur surement. Il était tellement beau. Un homme aussi beau n'avait rien à faire avec moi. On a échangé beaucoup de chose pendant des mois et des mois sans pour autant aller plus loin. Et puis... l'attirance étant présente, on s'est organisé un week end à la mer. Nous sommes partis trois jours au bord de la mer, dans un hôtel avec vue sur les falaises, magnifique. On avait même un petit balcon. Le soir, on allait s'asseoir dessus, on regardait les passants et on parlait de tout. Il m'a d'abord tout confié et puis j'ai osé tout lui dire. Il s'avait que je voulais reprendre ma vie en main et que mon corps en faisait parti. Il m'a promis de m'aider et de me prouver que tout est possible quand on sait y croire. Il m'a donné des ailes.
Le week end terminé, nous sommes rentrés chacun de notre côté.
Le lendemain, il m'a parlé. Il m'a dit être perdu par l'amour qu'il me portait mais décidé a faire tout pour que ça marche. Lors de cette conversation, il m'a fait promettre de ne jamais l'abandonner et de tout faire pour que notre couple soit un couple heureux et amoureux. Je lui est promis évidemment, je l'aimais après tout.
Nous devions nous voir le lendemain, mon grand-père étant à l'hôpital et mourant, il m'a dit que ma place était a ses côtés.

Le lendemain, je suis donc allée voir mon grand-père. Il ne parlait plus, ne reconnaissait quasiment personne. Nous savions tous qu'il vivait ses derniers jours. Je suis partie de l'hôpital à 23h quand les infirmières nous ont dit que ça ne servait à rien de rester.
Arrivée à la maison je me suis couchée épuissée. Pas de nouvelle de X., mais je n'étais pas inquiète.

A 4h00 du matin, mon portable sonne. Je vois alors affiché " X.". Chouette, mon homme!
C'est son père qui me répond. Je me suis alors dit que X. avait surement oublié son portable chez ses parents et que son père devait le chercher.
La voix tremblante de son père m'a fait comprendre qu'il y avait un problème. Hésitante, je lui demande ce qu'il se passe. Il me dit alors, entrecoupé de nombreux silences, qu'il revient de la gendarmerie.  Ils l'avaient appellé pour l'identification d'un corps... celui de X.
L'homme que j'aimais infiniment venait de mourir. Un accident de voiture. Un homme de 36 ans a pris le volant, a fait une sortie de route et a tuée mon homme de 28 ans et un autre jeune de 23 ans.
J'étais démolie, abattue, je ne voulais pas y croire et je n'y crois toujours pas. X. est toujours avec moi et c'est toujours l'homme de ma vie.
Le lendemain de cette nouvelle, mon grand-père est décédé.
La total. Je vivais un véritable cauchemar. En une semaine à peine, j'ai du faire l'enterrement de mon homme et de mon grand-père.
Lors de l'enterrement de X. ,  je lui est promis devant lui que je me battrais pour avoir la vie dont je rêve et que je ne laisserais rien tomber. Je me suis promise que de là-haut, il serait fier de moi.

Désolée les filles pour la longueur de ce post. Je voulais juste vous dire que mon régime est tout d'abord un besoin essentiel pour moi mais qu'au delà de ça, X. voulait m'aider à réussir mes projets dont ce régime. Je veux donc lui montrer que je l'écoute même s'il n'est plus là et que maintenant j'ai sa force, que je déborde de son amour et que grâce a ce petit bout de chemin que nous avons fait ensemble, j'ai réussie a me construire. Si je suis aujourd'hui une battante et que j'arrive a réaliser mes projets, c'est grâce au sens que X. aura donné à ma vie.